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Quelle descente !

Petit essai philosophique sur la descente

L’on considère généralement que la descente est le graal du vététiste.

Tant d’efforts fournis dans la montée, sur la piste, sur les sentiers, sous la cagne, dans la boue, la roue qui glisse sur une racine humide, qui butte sur pierres, cailloux, rochers. Les jurons qui fusent…

Tant de sueur, de graisse éliminée, de sang parfois pour arriver non pas au sommet, mais à notre but ultime : la descente

Le sommet, c’est bien beau, mais on y reste pas bien longtemps, une veste enfilée sur les épaules, une barre ingurgitée, un petit coup d’œil sur le panorama, une photo et zou, on se hâte vers notre objectif : le fait qu’en basculant sur l’autre versant de la montagne, on trouve LA descente, celle qui fera baver les copains absents, celle dont on se rappellera longtemps…

Mais vous êtes-vous demandé ce qu’on entendait par « descente » ?

Croyez-vous que la descente soit l’action de porter vers un endroit plus bas (définition du Larousse) ?

Mais la réalité (et l’imagination des « copains ») est bien plus complexe que cela !

Mes récentes expériences m’ont permis d’approcher au plus près l’essence même de la descente… Merci les « copains » qui ont tous leur propre idée de la descente…

Ceci n’est qu’un essai, une ébauche… qui pourra être complétée à l’envi par de futures expériences !

Petite revue de « descentes » :

Descente dite de la couturière : une maille à l’endroit, une maille à l’envers ou enchaînement de pingles plus ou moins serrées, interdisant toute prise de vitesse (un comble pour un descendeur…) mais procurant un plaisir inversement proportionnel à l’étroitesse du rayon de la pingle.

Descente orangina : descente sur cailloux, rochers, pierres en tout sens et de toutes tailles qui secoue, renverse, mélange les neurones ; autrement appelée : descente qui décolle la pulpe du fond… Descente particulièrement appréciée le lendemain d’une soirée trop arrosée.

Descente sur piste ou bitume : aucun intérêt, à fuir pour tout vététiste ; quel intérêt d’avoir tant sué pour si peu ?

Descente de Tonton : concept tout à fait particulier, inventé sur les pentes du Vercors il y a quelques temps ; désigne le fait de se retrouver au fond d’un trou, entouré de montagnes de tout côté, et d’entendre le guide affirmer avec aplomb : « maintenant, ça descend… » ; à ce moment-là, les autres participants (exténués) se regardent, hagards, et savent qu’ils vont prendre 500 m de D+ en 5 kms… Une telle descente arrive généralement après de fortes chaleurs, le guide ayant perdu le sens de l’orientation, et ne sachant plus distinguer le « haut » du « bas ». Descente terrible pour le moral.

Descente roulante (ou gervanaise, du lieu où le concept de cette descente a été inventé) : l’usage d’un VTT sur une telle portion de descente est rigoureusement proscrit, à moins d’avoir à sa disposition tyrolienne, corde et assistance héliportée pour envisager d’amener le VTT et le bonhomme qui se trouve dessus à côté d’un point haut à un point bas. Descente annoncée avant la rando pour permettre au guide de s’assurer un maximum de participants, naïfs et inconscients du danger et de la galère qui les attend.

Descente « cul par-dessus tête » : nouveau type de descente que j’ai découvert ce 27 avril au raid des Tours à Tournon ; impossibilité chronique (voire maladive) pour le traceur d’envisager d’amener les vététistes d’un point haut vers un point bas sans leur prévoir moult coups-de-cul, montées impossibles, etc. qui s’insèrent entre des portions de descente très rapides et techniques, au cours desquelles on a baissé la selle au maximum et remis du « braquet » ; généralement, ce type de descente s’accompagne de bruits incongrus (chaînes sautant, rageant et tiges de selle refusant de remonter) et de cris horribles de vététistes perclus de crampes à force de changement de position, de rythme, etc. Descente terrible pour les jambes, mais si jouïssive au vu du travail titanesque fourni par le traceur.

Heureusement, toutes ces descentes se terminent toujours de la même manière, par la même descente tant espérée : la descente d’une bonne bière partagée entre amis… autour de laquelle on ne pense qu’à la prochaine descente sortie de derrière les fagots…

gyome

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