Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

         Depuis environ deux mois, la sortie était programmée, mais pour cause de blessure, de congrès mondial des charcutiers, de temps pourri, de disponibilité, elle se reportait de semaine en semaine et devenait de plus en plus improbable. Quelques temps avant le jour J, les communications ont fonctionné à plein régime pour réunir une équipe de motivés. Le dimanche premier novembre, rendez vous 8h15 à Saoû afin d’organiser le covoiturage vers les Tonils. Arrive en premier Goldorak, fraîchement débarqué d’une mission sur Alpha du centaure, il a revêtu sa nouvelle tenue des forces intergalctiques et à voir son physique affuté comme un katana de Samouraï, je devine que la force est avec lui !!! Matthieu, un ami de Saoû exilé à Marsanne arrive sans chichis, équipé de sa seule « force tranquille », c’est un nouveau concept, je vous expliquerai plus tard. Gyome et Bob arrivent à la bourre dans leurs belles autos tractant fièrement des Cannondaux derniers modèles. Pico étrenne son nouveau camping car de troll, c’est le modèle « passe partout » les spads rentrent à peine, mais le moteur est bien présent (trop peut être ???) Quand à moi, je me suis enchaîné à un reste de bourguignon dans le frigo, porte cadenassée de l’intérieur en espérant qu’ils ne me trouvent pas. Il y a du avoir des fuites concernant ma nouvelles stratégie d’évitement des « randos de cinglés », Pico va droit au but, il est équipé d’un coupe boulon XXL, il me libère, me force à laisser le reste de bourguignon dans le frigo et me ligote au siège de l’Opel. ARRRGGGGHHHHH, je suis fait comme un rat !!!!!

 

       Zou Galinette, départ des Tonils, l’itinéraire prévu est celui de Lucho pour la dernière sortie du Ard Bike dans ce secteur via sa trace GPS. Une brève discussion entre Pico, Matthieu et la carte IGN en décide autrement, ce sera plutôt, montée directe jusqu’au col de Soubeyran,  puis toutes les crêtes de la montagne de Couspeau avec pique-nique prévu tout en haut du grand Delmas 1550 mètres. C’est parti pour une longue ascension que les CR des précédentes Frees dans le secteur ont déjà détaillé.

 



La piste large et roulante laisse la place à un single qui devient de plus en plus ardu à franchir sur le vélo. Les grandes pentes herbues sont atteintes, nous quittons le sentier pour rejoindre directement la crête, tout en portage, nous sommes encore sur le versant Ouest et déjà  180 °  de paysage ensoleillé s’offrent à nous. Le sommet de l’arête est enfin atteint, ce sera le siège d’une grande pause réparatrice. Le paysage est maintenant offert sur 360°,

LE PANORAMA FABULEUX OBSERVE DEPUIS LA CRETE.

 masqué seulement au Nord-Est par notre cible, le grand Delmas et derrière lui, les trois Becs. Tous les sommets sont commentés, ou envisagés, c’est un peu comme un buffet de randos VTT qui s’offre à nous, les passées, les futures, les  « on pourrait », les « je suis sur que ». Pico s’approche de moi et voyant une larme s’écraser sur ma joue, il me prend par l’épaule et me chuchote à l’oreille :

«  oui Bart, c’est beau, je comprend mon ami l’émotion qui t’étreint devant ce paysage superbe »

« C’est pas le paysage, je suis en train de penser au reste de bourguignon dans le frigo !! » ……..dis-je dans une explosion de sanglots désespérés.

Bob se lance dans une sorte de défilé de mode à la gloire de sa tenue Goodfighter et de son Rize Carbon, Goldo fait lui aussi sa coquette dans sa tenue assortie à son nouveau Spé noir et blanc.

 

DEFILE DE MODE EN CRETE.
 

 

Matthieu auparavant nous a fait une démonstration de la « force tranquille » style je monte sur la plaque, je passe partout et en plus j’arrive bien avant tout le monde !!!!



Gyome n’est pas encore tombé !!! et Pico qui avoue être dans un jour « sans » me tétanise à l’idée des autres jours «  avec » que je vais devoir affronter en sa compagnie.

 

GYOME ENCORE OPTIMISTE AVANT DE RENTRER DANS LE DUR.

Les commentaires topographiques terminés, nous entamons la longue traversée de la crête qui doit nous amener au pied du grand Delmas. Une succession de descentes et de portages sur ces immenses pentes herbues permet à Gyome d’ouvrir le score. Sortie de la roue avant de la trace, éjection du Rize, roulé-boulé et 1-O pour notre sympathique avocat qui fidéle à la tradition ne manque jamais d’amuser ses camarades par ses facéties cyclopédiques.

Arrivé à proximité des dernières crêtes, Matthieu qui nous guide car il a déjà posé ses tétines dans le coin, descend de vélo et le sangle tranquillement sur son sac à dos !!! Quand on connaît les capacités de franchissement du loustic, forcément on se méfie. Effectivement, la dernière portion s’apparente plus à l’escalade qu’au VTT. L’expression Vélo de Montagne prend ici tout son sens. Les ultimes centaines de mètres sont franchies à l’allure d’un vieillard cacochyme handicapé moteur en hypoglycémie !!!

 

DERNIER PORTAGE AVANT LA CIME.

 
Le résultat est à la hauteur de cette journée de rêve, Les trois becs s’offrent à nous, d’égal à égal en version XXL. La vue presque à pic au dessus de la chaudière déroule des tapis ocres à perte de vue. Au Sud, l’enfilade des crêtes franchies se perd dans la brume d’ou émerge le sommet du Ventoux. A l’Ouest le Mezenc. Et au Sud Est l’Italie. Le pique nique sur le dôme ensoleillé nous laissera à tous un souvenir inoubliable.

 

 



 

UNE PLAINTE A ETE DEPOSEE POUR COULEURS INADAPTEES A LA BEAUTE DU SITE

L’heure est à la descente, ou plutôt à la dégringolade. La pente très brutale du départ agrémenté d’un gaz important sur la droite nous incline à la prudence. Matthieu très joueur à la descente tentera sur quelques mètres, mais renoncera vite. Le plaisir étant inversement proportionnel à la dangerosité du passage.

LE DEBUT DE LA DESCENTE: ARRRRGGGGHHHHHHHHHHH..... !!!!!!

Une centaine de mètres plus bas, nous suivons les
bords des falaises avant de basculer versant Est direction La Chaudière, encore un passage en portage dans de la très grosse caillasse instable. Passage encore tenté et en partie réussi par Matthieu.

NOTRE OBJECTIF TOUT EN BAS, LA FERME DE FONDORESSE.

Passé ces éboulis, marches, rampes et autres racines, le chemin se fait enfin cyclable. C’est du brutal, j’arriverais bon dernier après avoir mis plusieurs fois pied à terre.

Le regroupement s’opère sur la route du col de La Chaudière.

Le drame se produit à ce moment la, chacun commente sa descente excité comme le Joe Bar Team, quant à moi, j’avoue m’être Ch …r dessus dans une enfilade raide et glissante à souhait.et avoir refusé l’obstacle. Goldorak en embuscade derrière moi, enregistreur vidéo sur « On » ne rate pas une miette de mes aveux !!!!! Damned, la séquence est dans la boite, il en est fini de ce qui pouvait subsister de mon hypothétique réputation de descendeur. Le scoop va faire le Buzz sur le net, tous mes « camarades »  se gaussent à qui mieux mieux de la bonne blague du capitaine Goldo. En plus d’en Ch..r comme un Turc, je suis aussi la tête de Turc !!!!! Ma plaie à l’égo sitôt cicatrisée, nous nous précipitons dans la combe de Bine et son sentier aux multiples épingles. Gyome bien en rythme, chute une fois à gauche et une fois à droite et ainsi de suite, seul point positif, il entretient les abords immédiats du sentier. Après son passage dans les buis on reconnaît sa forme comme dans les cartoons quand vil Coyote traverse les murs d’une maison. Matthieu, Goldo, Pico et Bob s’en donnent à cœur joie. Je tente de suivre le rythme en suivant Bob dont le Rize 140 fait merveille dans les virolos, mais ayant été recalé en deuxième année de Pingle à Barsac mon bilan en bas et plutôt médiocre. Seulement deux pingles passées net et sans bavures, les autres, c’est tchernobyl. Arrivée à Fonderesse, les occupants du gîte, fort courtois nous permettent de faire un plein d’eau bienvenu.

ARRIVEE A FONDERESSE AVEC LE GRAND DELMAS EN ARRIERE PLAN

Nous contemplons le Grand Delmas au dessus de nos têtes avec la sensation un peu irréelle de revenir du paradis. Goldo, dont l’avocat vient de le prévenir par pigeon voyageur de l’imminence d’une procédure de divorce entamée par son épouse pour retards répétés en rentrant du bike nous presse pour un retour façon commando.

Le flanc de montagne vers la tour de Bine est avalé tambour battant, il s’ensuit une belle descente sur la droite proposée par Matthieu. Goldo tout empressé d’en finir et de sauver son couple d’une dissolution dramatique en oublie les fondamentaux du pilotage VTT. Il nous offre une gamelle mémorable dont lui seul a le secret. Décrochage roue avant à pleine vitesse, blocage guidon à l’équerre, projection en OTB, période de vol aux instruments, atterrissage sur le ventre et roulé boulé comme à Médrano. Gyome le regarde de travers comme si il voulait lui ôter le leadership dans le concours de la plus belle gauffre. Plus de peur que de mal. Un dernier single dans une petite gorge charmante nous amène à la dernière portion de route avant les Tonils. Tous ceux qui ont encore du jus, c’est à dire tout le monde sauf moi, profite du goudron pour sprinter sur les 4 Kms qui restent jusqu’aux voitures.



 

 

Sur le parking, la tradition est respectée, binouzes et pate de coing maison (merci Françoise)

Bilan : une journée et un parcours exceptionnel tant par sa beauté que sa difficulté, et un souvenir qui reste aux dires de tous comme un des plus beaux trip, si ce n’est le plus beau à mettre à son palmarés.

 


 

Bart.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :